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Le métier de traducteur a-t-il de l’avenir face aux traducteurs automatiques ?

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Cette question, que l’on se pose depuis l’arrivée des traducteurs automatiques dans les années 1980, semble annoncer la fin du métier de traducteur. Et pourtant, a-t-elle réellement lieu d’être ? En effet, malgré les innovations en termes d’intelligence artificielle, la traduction automatique a encore de nombreuses choses à envier à la traduction humaine.

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Pour comprendre ce qui différencie le traducteur humain du traducteur automatique, il faut pouvoir apprécier toute la complexité de l’exercice de traduction. En effet, il ne s’agit pas uniquement de saisir le sens des mots et de les retranscrire, auquel cas, l’espèce des traducteurs serait éteinte depuis longtemps. On soulignera par ailleurs que le traducteur humain est aujourd’hui plus apte à choisir la nuance terminologique exacte pour un document donné, tandis que la plupart des traducteurs automatiques se contentent de choisir la première définition d’un terme, donnant ainsi parfois un résultat sémantique erroné. Les expressions idiomatiques et formulations stylistiques passent également à la trappe du traducteur automatique.

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Outre la sémantique, il existe une multitude de paramètres à respecter : le type de document, le style d’écriture, l’intention de l’auteur, le niveau de langage, la culture sous-jacente au texte, etc. Tous ces paramètres ont leur impact sur le choix terminologique, syntaxique et stylistique du traducteur ; il est donc primordial de les prendre en compte pour rendre la traduction la plus fidèle possible. En effet, on ne traduit pas un document juridique ou économique comme un texte littéraire ou un article journalistique. Chaque type de document possède un style d’écriture propre, et chaque institution (chaque entreprise, journaliste, rédacteur web) sa propre ligne éditoriale ; chaque auteur a son propre style d’écriture, et ce style pourra changer selon l’ouvrage, ou évoluer avec le temps. À l’opposé du traducteur automatique, le traducteur humain a souvent reçu une formation plus ou moins approfondie en lettres. Il est donc plus qu’un simple outil de traduction d’une langue à l’autre, il est auteur à part entière, et vous prête sa plume dans l’exercice de ses fonctions.

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L’adage le plus célèbre concernant la traduction est « traduttore traditore » (Traduire, c’est trahir). Nous avons vu que malgré toutes les récentes avancées technologiques, le traducteur humain reste celui qui peut prendre en compte le plus de paramètres pour traduire. Alors, d’après vous, quel est celui qui trahit le plus ? Tant que les traducteurs automatiques ne seront pas en capacité de prendre en charge toutes les subtilités linguistiques, syntaxiques, sémantiques, stylistiques, terminologiques et culturelles de chaque langue (langue source et langue cible de la traduction), le métier de traducteur aura encore de beaux jours devant lui.

Rédigé le 19 Juillet 2019

Auteur : Anaïs Duval

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